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gani et mes femmes se mirent à table avec nous ; nos gens aidèrent ceux de mon amie et nous ne fîmes bientôt plus qu’une même famille. Il était huit heures du soir lorsque nous sortîmes de table. Brisa-Testa ne la quittait jamais sans être ivre : il me parut que sa chère épouse avait adopté le même défaut. Nous passâmes après le repas dans un assez beau salon où mon ancienne amie proposa bientôt de joindre les mirthes de Vénus aux pampres du Dieu de la vigne : ce bougre-là doit bien bander, dit-elle en entraînant Sbrigani sur un canapé : mon frère, trousse Juliette, et tu lui trouveras des charmes dignes de toi… Oh Dieu ! m’écriai-je, ivre moi-même… être foutue par un brigand, par un assassin !… Et je n’avais pas fini, que courbée sur un sopha, par le capitaine, un vit plus gros que le bras farfouillait déjà mon derrière. Bel ange, dit le libertin, pardonnez une petite cérémonie préliminaire sans laquelle tel bandant que vous voyez mon vit, il me serait cependant impossible de venir à bout de vos charmes : il faut que j’ensanglante ce beau cul, mais rapportez-vous en à mes soins, à peine le sentirez-vous. S’armant aussitôt d’une disci-