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de ceux que la nature élève, par leur esprit, leurs richesses ou leur autorité.

Je ne connais rien de plus simple, dit Olimpe, à laquelle nous ne donnions plus d’autre nom, de peur que le sien ne la fît reconnaître, non, en vérité, je ne connais rien de si naturel, que de voir les recherches les plus rafinées du plaisir, conçues par ceux dont les perceptions de l’esprit sont plus délicates, ou par ceux que le despotisme ou les faveurs de la fortune mettent au-dessus des autres ; il est impossible qu’un homme qui a beaucoup d’esprit, beaucoup de puissance ou beaucoup d’or, s’amuse comme tout le monde ; or, s’il rafine les voluptés, il arrivera nécessairement au meurtre, car le meurtre est le dernier excès de la volupté ; il est dicté par elle, il est une de ses branches, un de ses écarts : l’homme ne parvient aux dernières crises de la volupté, que par un accès de colère ; il tonne, il jure, il s’emporte, il manifeste, dans cette crise, tous les symptômes de la brutalité ; un pas de plus, il est barbare, encore un, le voilà meurtrier ; plus il aura d’esprit, mieux il rafinera tous ses mouvemens ; une haine le retiendra néanmoins encore, il