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Le roi voulut nous voir ; ce ne fut pas sans jalousie que sa méchante femme nous envisagea[1]. Digne sœur de l’épouse de Louis XVI, cette princesse hautaine, à l’exemple de tous les individus de la maison d’Autriche, ne cherche à captiver le cœur de son époux que pour maîtriser son empire ; ambitieuse comme Antoinette, ce n’est pas l’époux quelle veut, c’est le royaume. Ferdinand, simple, imbécille, aveugle… roi enfin, s’imagine avoir une amie, lorsqu’il n’a dans cette femme altière, qu’une espionne et qu’une rivale… et la putain, comme sa sœur, en dévastant…… en pillant les Napolitains, ne travaille qu’au bien de sa famille.

Peu de tems après notre présentation, je reçus un billet du roi de Naples, à-peu-près conçu en ces termes :

« On offrit l’autre jour à Pâris, Junon, Pallas et Vénus, son choix est fait, c’est à vous qu’il envoie la pomme ; venez la recevoir demain à Portici, j’y serai seul ; un

  1. Il faut se rapporter ici, aux tems où cela fut écrit.