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culer ces deux femmes avec horreur ; mais Carle-Son et moi les appaisant aussitôt, et leur faisant sentir que leur sort dépendait absolument de moi, elles se rapprochèrent ; et si je n’eus dans elles ni fille ni épouse, j’y trouvai du moins deux esclaves. Mes desirs, dès ce moment, s’irritèrent à un tel point, que je ne pouvais plus les calmer. Tantôt, je voulais admirer les sublimes fesses de Philogone, l’instant d’après je voulais voir en quel état la misère et le chagrin avaient réduit les charmes de Clotilde, et les troussant à-la-fois toutes deux, mes yeux ne me suffisaient pas pour les regarder, et mes mains pour les parcourir : je baisais, je fourrageais, je complotais… Carle-Son me branlait ; toutes mes idées changeaient sur le beau cul de ma chère fille ; on n’imagine pas ce qu’est la nature ! Philogone, dont je ne me souciais nullement comme protégée de Calni, me faisait horriblement bander, devenue la mienne. Les desirs cruels ne changeaient point ; ils étaient isolés avant, ils marchaient de front maintenant avec ceux de foutre cette belle fille, et je l’en convainquis sur-le-champ en lui plongeant mon vit dans le derrière, assez