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le reste de la nuit avec lui, le libertin m’adorait. Tu es ferme, me disait-il, voilà comme j’aime les femmes : celles qui te ressemblent sont rares. La Borghèse me surpasse, répondis-je. Il s’en faut, me dit le Pape, elle est à tous momens déchirée de remords ; dans huit jours, poursuivit le Saint-Père, je te donne, avec elle, et les deux cardinaux tes amis, le souper où je me suis engagé ; et là, cher amour, sois-en sûre, nous ferons, j’espère, quelques horreurs qui surpasseront celle-ci. Je m’en flatte, dis-je faussement au pontife, n’entendant par cette réponse que le vol que je m’apprétais à lui faire ce jour-là, oui, j’espère que nous en ferons de bonnes. Braschi qui venait de se frotter les couilles avec une eau spiritueuse, et faite pour provoquer au plaisir, voulut essayer de nouvelles tentatives. Je ne bande pas assez pour t’enculer, me dit-il, mais suce-moi. Je me mis à cheval sur sa poitrine ; le trou de mon cul posait sur sa bouche, et le coquin, tout Pape qu’il était, déchargea en reniant dieu comme un athée.

Il s’endormit. J’avais bien envie de profiter de cet instant pour aller prendre dans