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drais que le corps vivant du fourbe qui, le premier parla de cette exécrable chimère, fut abandonné, pour son supplice, aux mânes de tous les malheureux qui périrent pour elle.

D. Comment considérez-vous les actions que l’on nomme criminelles ?

R. Comme des inspirations de la nature

auxquelles il est extravagant de résister, comme les moyens les plus sûrs dont puisse se servir un homme d’état, pour réunir à lui tout ce qui peut consolider le bonheur, comme les ressorts de tous les gouvernemens… comme les seules loix de la nature.

D. En avez-vous commis de toutes sortes d’espèces ?

R. Il n’en est pas un seul dont je ne me sois souillé, et dont je ne sois prêt à me couvrir encore.

Ici, Brahé fit une courte analyse de l’histoire des Templiers. Après avoir énergiquement expliqué son indignation sur le supplice, aussi injuste qu’atroce, que Philippe-le-Bel, roi de France, fit subir à Molai, leur dernier grand-maître, dans la seule vue de s’emparer des biens de l’ordre, vous voyez, me dit-il en nous, les chefs de la