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viennent aussi nuls que ceux qui furent dernièrement essayés par Adolphe. Mais, monsieur, poursuivis-je avec chaleur, pour qu’il ne reste à votre esprit à l’avenir aucun doute sur la sincère promesse que je vous fais d’épouser votre parti, tout le tems que je prolongerai mon séjour en Suède, voilà les lettres dont j’étais chargé pour les amis de Gustave ; les voilà, brûlons-les ensemble, et permettez-moi de ne m’en rapporter qu’à vous, sur le choix des amis que je dois rechercher dans votre ville. Steno m’embrasse, et sa jeune épouse, témoin de cette conversation, ne peut s’empêcher de me témoigner aussi, de la plus vive manière, à quel point elle est flattée d’attirer à son parti un homme aussi essentiel que moi. Borchamps, me dit Steno, vous venez de vous ouvrir avec assez de franchise, pour que je ne puisse plus douter de votre façon de penser ; êtes-vous sincèrement capable d’embrasser chaudement nos intérêts, et de vous lier à nous, par tous les nœuds qui captivent des conjurés et des amis sincères ? Sénateur, répondis-je avec véhémence, je fais entre vos mains le serment sacré de combattre avec vous jusqu’au dernier des