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cependant il fallut obéir. Je claquais ce beau cul qui venait de faire mes délices, et que j’abandonnais si cruellement… Je le frappais d’une telle violence, que la pauvre femme, affaiblie par la douleur et par la maladie, resta sans mouvement sur son lit. Il faut l’égorger, dis-je, en limant Emma de toutes mes forces. Gardons-nous en bien, me répondit cette belle fille pleine d’esprit et d’imagination ; il est bien plus délicieux de l’abandonner ici, de la perdre de réputation dans l’auberge, et d’être surs, en la laissant ainsi sans ressources, qu’elle périra de misère ou qu’elle se jetera dans le libertinage. Cette dernière idée m’ayant fait prodigieusement décharger, nous nous préparâmes à partir. Tout fut soigneusement emporté ; nous dépouillâmes Clotilde, au point de ne pas même lui laisser de chemises ; nous lui arrachâmes jusqu’à ses bagues, ses boucles d’oreilles, ses souliers ; en un mot, elle resta nue comme le jour qu’elle était venue au monde ; la malheureuse pleura, et m’adressa les choses les plus tendres. Hélas ! me disait-elle, excepté de m’assassiner, vous ne sauriez porter la barbarie plus loin ; ah ! que