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JULIETTE,


OU


LES PROSPÉRITÉS DU VICE.






Nous rentrâmes dans un autre appartement ; un magnifique déjeuner, des fruits des pâtisseries, du lait et des boissons chaudes nous furent offerts par de jolis garçons à demi-nuds, et qui faisaient, en nous présentant les plats, mille caracoles, mille polissonneries plus libertines les unes que les autres ; mes deux hommes et moi déjeûnâmes amplement ; pour Minski, des choses plus solides lui furent servies ; huit ou dix bouts de boudin fait avec du sang de pucelles, et deux pâtés aux couilles parvinrent à le rassasier ; dix-huit bouteilles de vin grec délayèrent ces vivres dans son prodigieux estomac ; il fouetta jusqu’au sang une douzaine de ces petits échansons, auxquels il chercha querelle sans aucun fonde-