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nière qu’elle ne peut plus vous porter maintenant qu’au vice. Tous les objets extérieurs, qui ont quelque genre de singularité, mettent dans une irritation prodigieuse, les particules électriques de votre fluide nerval, et l’ébranlement reçu sur la masse des nerfs, se communique à l’instant sur ceux qui avoisinent le siège de la volupté ; vous y sentez aussi-tôt des chatouillemens ; cette sensation vous plaît, vous la flattez, vous la renouvellez ; la force de votre imagination vous y fait concevoir des augmentations… des details… l’irritation devient plus vive, et vous multiplieriez ainsi, si vous vouliez, vos jouissances à l’infini. L’objet essentiel est donc, pour vous, d’étendre, d’aggraver… Je vais vous dire quelque chose de bien plus fort ; mais ayant franchi toutes barrières, comme vous l’avez fait, n’étant plus retenu par quoi que ce soit, il faut que vous alliez loin. Ce ne sera donc plus qu’à l’excès le plus fort, le plus exécrable, le plus contraire aux loix divines et humaines, que s’enflâmera désormais votre imagination ; ainsi, ménagez-vous, car malheureusement les crimes ne s’offrent pas à nous, en raison du besoin que nous