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portent dans leur sein, et je ne les ai fait que pour me donner le délicieux plaisir de les détruire : je ne connais pas de satisfaction plus grande, que celle de faire avorter une femme grosse de moi ; et comme ma semence est très prolifique, j’en engrosse une tous les jours, pour me procurer ensuite l’insigne volupté de détruire mon ouvrage… Ah ! ah ! dis-je à l’Autrichien, ta passion est assez bisarre, je la servirai de tout mon cœur : et comment t’y prends-tu pour opérer ? C’est ce que tu vas voir, dit Léopold, qui jusques-là, ne m’avait parlé qu’à l’oreille ; commençons par leur annoncer le sort qui les attend ; et s’approchant des quatre filles, il leur déclare ses intentions ; je vous laisse à juger, mes amis, la douleur où ce perfide arrêt les plongea toutes quatre ; deux s’évanouirent, les deux autres beuglèrent comme des veaux qu’on mène au boucher ; mais Léopold, peu sensible, les fit aussitôt mettre nues, par son agent : belles dames, nous dit alors le grand Duc, voudriez-vous bien imiter ces demoiselles, et vous déshabiller de même ; je ne jouis jamais d’une femme, que quand elle est nue, et je soupçonne, d’ailleurs, vos corps assez beaux, pour