Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Norvégiens, les Suèves, les Scandinaves, tous les peuples du Nord, les Gaulois, les Celtes, les Cimbres, les Germains, les Bretons, les Espagnols, les Nègres ; tous ces individus… généralement tous, ont égorgé des hommes sur les autels de leurs Dieux : de tout tems l’homme a trouvé du plaisir à verser le sang de ses semblables ; et pour se contenter, tantôt il a déguisé cette passion sous le voile de la justice, tantôt sous celui de la religion ; mais le fond, mais le but était, il n’en faut pas douter, l’étonnant plaisir qu’il y rencontrait.

Après de tels exemples, Juliette, après d’aussi frappantes démonstrations, serez-vous convaincue qu’il n’est point d’action plus simple au monde, que le meurtre, qu’il n’en existe aucune qui soit plus légitime, et que ce serait une extravagance à vous de concevoir le plus léger remords de tous ceux où vous avez pu vous livrer, ou de former la lâche résolution de n’en plus commettre.

Philosophe adorable, m’écriai-je, en sautant au cou de Braschi ! jamais personne ne s’était expliqué comme vous sur cette