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Les Gaulois emprisonnaient cinq ans leurs victimes, ils les empalaient ensuite, et ils les brûlaient, tout cela en l’honneur de la Divinité, car il faut toujours que cette belle machine se charge de toutes les iniquités de l’homme.

Les Germains étouffaient dans un bourbier. Les Égyptiens inséraient dans toutes les parties du corps des roseaux affilés de la longueur d’un doigt, auxquels ils mettaient ensuite le feu.

Les Perses, les plus ingénieux des peuples pour l’invention des supplices, renfermaient le patient entre deux petits bateaux, de manière que ses pieds, ses mains et sa tête passaient par des ouvertures ; on le forçait à manger et à boire dans cette attitude, en lui piquant les yeux avec des pointes de fer ; quelquefois ils lui frottaient le visage de miel, afin que les guêpes s’y attachassent. Les vers le dévoraient ainsi tout en vie ; qui le croirait, ils vivaient souvent dix-huit jours dans cette affreuse situation. Quelle sublimité de recherche ; voilà l’art : il consiste à faire mourir, le plus long-tems possible, un peu tous les jours. Souvent ils écrasaient entre deux pierres, ou écorchaient