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en raison de l’augmentation ou de la noirceur du supplice ; tout ce qu’on invente alors, est toujours au-dessous de ce qu’on desire. Ce n’est plus que par la longeur ou par l’infamie du supplice, que l’ame se réveille, et l’on voudrait que la même vie put se reproduire mille et mille fois pour avoir le plaisir de les arracher toutes.

Chaque peuple rafine bientôt sur le meurtre ; ce n’est pas assez de tuer, il faut tuer d’une manière horrible ; et presque toujours sans qu’on s’en doute, le sentiment de la lubricité dirige ces manières.

Jettons un coup-d’œil rapide sur ces inventions à-la-fois voluptueuses et barbares : je sais que l’esquisse ne vous en déplaira point : tout ce qui est violent dans la nature a toujours quelque chose d’intéressant et de sublime.

Les Irlandais écrasaient leurs victimes… Les Norwégiens leur enfonçaient le crâne… Les Gaulois leur brisaient les reins… Les Celtes leur enfonçaient un sabre dans le sternum… Les Cimbres leur fendaient le ventre ou les jetaient dans des fourneaux ardens.

Les Empereurs romains faisaient fouetter