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pliquer ses trois mille femmes à la torture ; il leur fait souffrir des supplices effrayans, sous ses yeux ; rien ne se découvre, il leur fait couper à toutes les pieds et les mains : et les fait jeter à l’eau[1]. Il est aisé de voir le motif de cette cruauté ; elle dût allumer sans doute des étincelles bien vives de lubricité, dans l’ame de celui qui s’y livrait[2].

Le meurtre est, en un mot, une passion, comme le jeu, le vin, les garçons et les femmes ; on ne s’en corrige jamais, dès

  1. Relation de Beaulieu.
  2. Allons au fait et peignons en grand. O Braschi ! tu ne nous donnes que des détails ! je veux d’un mot, offrir des masses : les proscriptions des Juifs, des Chrétiens, de Mithridate, de Marius, de Sylla, des Triumvirs ; les boucheries de Théodose et de Théodora, les fureurs des Croisés et de l’Inquisition, les supplices des Templiers, l’histoire des massacres de Sicile, de Mérindol, de la St.-Barthélemy, ceux d’Islande, du Piémont, des Cevennes, du Nouveau Monde, ont coûté vingt-trois millions, cent quatre-vingt mille hommes, froidement égorgés pour des opinions ! L’homme qui aime le meurtre, fomente des opinions afin que l’on s’assassine pour elles.