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Abdalkar, général du roi de Visapour, avait un serail de douze cent femmes, il reçoit des ordres pour se mettre à la tête de ses troupes ; il craint que son absence ne devienne un prétexte à l’infidélité de ses maîtresses, il les fait toutes égorger devant lui la veille de son départ.

Les proscriptions de Marius et de Sylla sont des chef-d’œuvres de cruauté ; Sylla, bourreau de la moitié de Rome, meurt tranquille au sein de ses foyers. Que l’on soutienne, après de tels exemples, qu’un Dieu veille sur nous et doit punir les crimes !

Néron fit égorger dix ou douze mille ames au cirque, parce qu’on s’était moqué de l’un de ses cochers. Ce fut sous son règne qu’écroula l’amphitéâtre de Préneste, dont la chûte fit périr vingt-mille ames ; qui doute qu’il ne fut la cause de cet accident, et qu’il ne l’eût arrangé pour se divertir.

Commode fit jeter aux bêtes les Romains qui avaient lu la vie de Caligula… Dans ses courses nocturnes, il se plaisait à mutiler les passans ; il réunissait quinze ou vingt malheureux, les faisait lier devant lui, et s’armant d’une massue, il les exterminait pour s’amuser.