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ou de leurs esclaves ; ils en sont pleinement et authentiquement les maîtres.

Dans aucun sérail de L’Asie, il n’est défendu de tuer des femmes ; celui qui a tué les siennes, en est quitte pour en racheter d’autres.

C’est un point de croyance, à l’île de Bornéo, que tous ceux qu’un homme tue, lui serviront d’esclaves dans l’autre monde ; moyennant quoi, mieux un homme veut être servi après sa mort, et plus il tue pendant sa vie.

Quand les Tartares de Korascan, voient un étranger qui a de l’esprit, de la valeur, et de la beauté, ils le tuent, afin de s’approprier ses qualités, et de les répandre sur leur nation.

Au royaume de Tangut, un jeune homme vigoureux, sort un poignard à la main, à certains jours de l’année, et tue impunément tout ce qu’il rencontre ; ceux qui meurent de sa main, sont sûrs, à ce qu’on prétend, du plus grand bonheur dans l’autre vie.

Il y a à Kachao des meurtriers à gage, dont on se sert quand on en a besoin : celui qui a quelqu’un à faire tuer, loue un de