Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/360

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les sectateurs le Christ, c’était par l’excessive crainte, dans laquelle ils étaient, que si l’idolâtrie reprenait son empire, on ne les sacrifiât eux-mêmes aux amusemens de leurs adversaires. Voilà pourquoi les coquins prêchaient la charité, voilà pourquoi ils établissaient ce ridicule fil de fraternité, dont je sais, Juliette, que l’on vous a déjà fait voir le néant. Cette réflexion explique toute cette belle morale, que les ennemis même de cette stupide religion, ont été assez timides ou assez fous pour respecter : poursuivons.

Presque tous les sauvages de l’Amérique, tuent leurs vieillards, dès qu’ils les voyent malades ; c’est une œuvre de charité de la part du fils ; le père le maudit s’il ne le tue pas lorsqu’il est impotent.

Il existe dans la mer du Sud, une île où l’on tue les femmes, dès qu’elles ont passées l’âge d’engendrer, comme des créatures qui, de ce moment-là, deviennent inutiles au monde ; et dans le fait, à quoi peuvent-t-elles servir alors ?

Les peuples des États Barbaresques, n’ont aucune loi contre le meurtre de leurs femmes