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servent-ils la moitié ; ils tuent, brûlent ou noyent le reste, et principalement les filles. À Formose, la progéniture y est dans le même degré d’horreur.

Les Mexicains ne partaient jamais pour une expédition militaire, sans sacrifier des enfans de l’un ou de l’autre sexe.

Il est permis aux Japonaises de se faire avorter tant qu’elles veulent ; personne ne leur demande compte d’un fruit qu’elles n’ont pas voulu porter[1].

  1. La peine promulguée contre l’infanticide des femmes, est une atrocité sans exemple. Qui donc est mieux le maître de ce fruit, que celle qui le porte dans son sein ? S’il est au monde une propriété contre laquelle il ne puisse y avoir aucune réclamation à faire, c’est assurément celle-là. Troubler cette femme, dans l’usage qu’elle fait de cette propriété, est le comble le plus inconcevable de l’imbécillité ; certes, il faut attacher un prix bien grand à l’espèce humaine, pour punir une malheureuse créature, seulement, parce qu’elle ne s’est pas souciée de doubler son existence, et de confirmer le présent fait par elle involontairement. Et quel bisarre calcul n’est-ce donc pas d’ailleurs, que de sacrifier la mère à