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que ton père, ta mère, ton fils, ta fille, ta nièce, ta femme, ta sœur, ton ami, ne te soient ni plus chers, ni plus précieux, que le dernier des vermisseaux qui rampent sur la surface du globe ; car je ne les ai pas formés ces liens, ils ne sont i ouvrage que de ta faiblesse, de ton éducation et tes préjugés ; ils ne m’intéressent en rien, tu peux les rompre, les briser, les abhorrer, les réformer, tout cela m’est égal. Je t’ai lancé comme j’ai lancé le bœuf, l’ane, le chou, la puce et l’artichaux ; j’ai donné à tout cela des facultés plus ou moins étendues, uses-en ; une fois hors de mon sein, tout ce que tu peux faire ne me touche plus : si tu te conserves et que tu te multiplies, tu feras bien, par rapport à toi ; si tu te détruis, ou que tu détruises les autres, si tu peux même, en usant des facultés relatives à la sorte d’êtres, anéantir… absorber l’empire absolu des trois règnes, tu feras une chose qui me plaira infiniment ; car j’userai à mon tour du plus doux effet de ma puissance, celui de créer… de renouveller les êtres… auquel tu nuis par ta maudite progéniture ; cesse d’engendrer, détruis absolument tout ce qui existe, tu ne déran-