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vous opposassiez à toute reproduction, que vous puissiez anéantir les trois règnes, pour lui faciliter de nouveaux jets ; vous ne le pouvez pas ; eh bien ! dès que cette atrocité qu’elle desire ne peut refluer sur ce qu’elle voudrait, tournez-la sur ce que vous pouvez, et vous l’aurez au moins satisfait dans ce qui aura dépendu de vous. Vous ne pouvez lui plaire par l’atrocité d’une entière destruction, plaisez-lui donc du moins par une atrocité locale, et mettez dans vos meurtres toute la noirceur imaginable, afin de satisfaire avec la plus parfaite docilité, aux loix qu’elle vous impose : ne pouvant faire ce qu’elle veut, faites au moins tout ce que vous pouvez.

L’infanticide paraît être dans ce sens l’action qui s’accorderait le mieux à ses vues, parce qu’elle rompt la chaîne de la progéniture, elle ensévelit un plus grand nombre de germes ; le fils en tuant son père, ne rompt rien ; il coupe la chaîne au-dessus ; le père, en tuant son fils, rompt davantage, il coupe la chaîne au-dessous ; il empêche la filiation ; c’est une branche anéantie ; elle ne l’est pas par la destruction du père, produite par ce fils, puisqu’il reste,