Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les faisaient éterniser par les arts ; on voit aussi dans cette même pièce, la fameuse effigie du priape, sur lequel les jeunes filles étaient obligées, par dévotion, d’aller frotter les lèvres de leur vagin ; il est d’une telle grosseur, qu’assurément l’introduction eût été impossible, si par hasard elle eut fait partie des mystères.

On nous montra des ceintures de virginité, et sur la menace que je fis à mes deux amies de les revêtir de meubles semblables pour être sûre d’elles, la tendre Elise m’assura délicatement, qu’elle n’avait besoin que de l’amour que je lui inspirais, pour être contenue dans les bornes de la plus exacte tempérance.

Nous vîmes ensuite la plus belle et la plus singulière collection de poignards ; quelques-uns étaient empoisonnés ; aucun peuple n’a rafiné le meurtre, comme les Italiens ; il est donc tout simple de voir chez eux tout ce qui peut servir à cette action, de la manière la plus cruelle et la plus traître.

L’air est très-mauvais à Florence : l’automne, il y est même mortel ; un morceau de pain que l’on laisserait s’imprégner des miasmes de l’Appennin pendant cette saison,