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à sa portée, prouvons-lui par des faits, se passant sous ses yeux, qu’il n’a pas même l’honneur de détruire ; que l’anéantissement, ou dont il se flatte quand il est sain, ou dont il frémit quand il est malade, est entièrement nul, et qu’il lui est mal heureusement impossible d’y réussir.

La chaîne invisible qui lie tous les êtres physiques, cette dépendance absolue des trois règnes entr’eux, prouve que tous trois sont dans le même cas, eu égard à la nature, que tous trois sont résultatifs de ses premières loix, mais ni créés, ni nécessaires. Les loix de ces règnes sont égales entr’elles ; ils se reproduisent et se détruisent machinalement tous les trois, parce que tous trois sont composés des mêmes élémens, qui tantôt se combinent d’une façon, tantôt d’une autre ; mais leur loix sont indépendantes de celles de la nature, elle n’a agi qu’une fois sur eux, elle les a lancés ; depuis qu’ils le sont, ils ont agi par eux-mêmes ; ils ont agi par les loix qui leur étaient propres, dont la première était une métempsycose perpétuelle, une variation, une mutation perpétuelle entr’eux.

Le principe de la vie, dans tous les êtres