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propage plus : notre multiplication qui ne se trouve plus qu’une des loix inhérentes à nous seuls, nuit donc décidément aux phénomènes dont la nature est capable. Ainsi, ce que nous regardons comme des vertus, devient donc des crimes à ses yeux ; au contraire, si les créatures se détruisent, elles ont raison eu égard à la nature ; car alors elles cessent d’user d’une faculté reçue, mais non pas d’une loi imposée, et remettent la nature dans la nécessité de développer une de proses plus belles facultés qu’elle tient enchaînée par l’inutilité dont elle devient ; vous objecterez peut-être à cela, si cette possibilité de se propager, qu’elle a laissé à ses créatures, lui nuisait, elle ne la lui aurait pas donnée… Mais observez donc qu’elle n’est pas maîtresse, qu’elle est la première esclave de ses loix… qu’elle est enchaînée par ses loix, qu’elle n’y peut rien changer, qu’une de ses loix est l’élan des créatures une fois fait, et la possibilité à ces créatures lancées de se propager, Mais que si ces créatures ne se propageaient plus, ou se détruisaient, la nature rentrerait alors dans de premiers droits qui ne seraient plus combattus par rien, au lieu qu’en propageant ou