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pire, qu’on jette les yeux sur l’histoire de tes prédécesseurs : je vais l’esquisser aux tiens, Braschi ; mon érudition te fera voir que, puisque les femmes de ma nation sont instruites à ce point, cette nation dont je suis fière, ne sera pas long-tems à secouer ton joug ridicule.

Que vois-je dans les commencemens de ton ère chrétienne ? des combats, des tumultes, des séditions, des massacres, uniques fruits de l’avidité et de l’ambition des scélérats qui prétendaient à ton trône ; déjà des chars traînaient dans Rome, les orgueilleux pontifes de ta dégoûtante église : déjà le luxe et la lubricité les souillaient ; déjà la pourpre les enveloppait ; et ce n’est point à tes ennemis que je te renvoie, pour te convaincre des reproches que l’on vous adressait, c’est aux partisans, aux pères même de votre église ; écoute Jérôme et Basile : Quand j’étais à Rome, dit le premier, je voulus faire entendre le langage de la piété et de la vertu, les Pharisiens entourant le pape me tourmentèrent, je quittai les palais de Rome, pour retourner dans la grotte de Jésus. Ainsi vos satellites entraînés par la force de la vérité, vous désignaient déjà.