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à vous ménager, parce qu’ils vous savaient en possession de l’esprit du peuple ; en fermant les yeux sur vos entreprises, ils les dirigèrent, sans s’en douter, vers la destruction de leur empire : les hordes barbares adoptèrent, par ignorance, le systême politique des Empereurs ; et voilà comme vous devîntes, petit-à-petit, les maîtres d’une partie des peuples de l’Europe : le dépôt des sciences restait dans les mains des moines, vos dignes défenseurs ; personne ne put éclairer l’univers ; on se soumit à ce qu’on n’entendait pas, et ces guerriers qui parcouraient le monde, trouvèrent plus simple de vous rendre un culte, que de vous analyser ; l’esprit changea au quinzième siècle ; l’aurore de la philosophie annonça la chute de la superstition ; les nuages se dissipèrent, on osa vous regarder en face : alors on ne vit bientôt plus en vous et les vôtres, que des imposteurs et des fourbes ; quelques nations encore subjuguées par leurs prêtres, vous restèrent fidèles ; mais le flambeau de la raison luit à la fin pour elles, O mon cher, ton rôle est fini ! Pour hâter l’importante révolution qui doit renverser à jamais les colonnes de ton superstitieux em-