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de Ferdinand ; les beautés de la nature intéressent l’ame ; les extravagances religieuse la font frissonner.

La Vénus du Titien est une belle blonde, les plus beaux yeux qu’on puisse voir, les traits un peu trop prononcés pour une blonde, dont il semble que la main de la nature doive adoucir les charmes comme le caractère. On la voit sur un matelat blanc éparpillant des fleurs d’une main, cachant sa jolie petite motte de l’autre. Son attitude est voluptueuse, et l’on ne se lasse pas d’examiner les beautés de détail de ce tableau sublime. Sbrigani trouva que cette Vénus ressemblait prodigieusement à Raimonde, l’une de mes nouvelles amies. Il avait raison, cette belle créature rougit innocemment quand nous le lui dîmes ! Un baiser de feu, que je collai sur sa bouche de rose, la convainquît à quel point j’approuvais la comparaison de mon époux.

Nous vîmes, dans la pièce suivante, nommée la chambre des idoles, une infinité de chefs-d’œuvres du Titien, de Paul Véronèse et du Guide. Une idée bisarre est exécutée dans cette salle. On y voit un sépulchre rempli de cadavres, sur lesquels peuvent