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la seule façon de lui arracher quelques-uns de ses mystères, est de l’étudier sans cesse ; ce n’est qu’en la scrutant jusques dans ses replis les plus secrets, qu’on arrive à l’anéantissement de tous les préjugés : j’adore une femme à talent ; la figure séduit, mais les talens fixent ; et je crois que pour l’amour-propre l’un est bien plus flatteur que l’autre.

Mon guide, ainsi que vous l’imaginez facilement, ne manqua pas de m’arrêter à celle des pièces qui fait partie de cette galerie célèbre, où Cosme Ier. de Médicis fut surpris dans une opération assez singulière… Le fameux Vasari peignait la voûte de cet appartement, lorsque Cosme y entra avec sa fille, dont il était fort amoureux : ne se doutant point que l’artiste travaillait dans les combles, ce prince incestueux caressa l’objet de son ardeur d’une manière assez peu équivoque. Un canapé se présente, Cosme en profite, et l’acte se consomme aux regards du peintre, qui, dès le même instant, décampa de Florence, persuadé que l’on emploierait des moyens violens pour étouffer un tel secret, et que celui qui en aurait connaissance serait bien-