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ruines ; long-tems en bute à des révolutions intestines, subjuguée par les Médicis, qui l’ayant gouvernée deux cents ans, la laissèrent à la fin passer à la maison de Lorraine, est maintenant régie ainsi que la Toscane, dont elle est capitale, par Léopold, archiduc, et frère de la reine de France[1], prince despote, orgueilleux et ingrat, crapuleux et libertin comme toute sa famille, ainsi que mes récits vont bientôt vous l’apprendre.

La première observation politique que je fis, en arrivant dans cette capitale, fut de me convaincre que les Florentins regrettaient encore les princes de leur nation, et que ce n’était pas sans peine qu’ils s’étaient soumis à des étrangers. L’extérieur simple de Léopold, n’en impose à personne ; toute la morgue Allemande éclate, malgré son costume populaire, et ceux qui connaissent

  1. Il faut observer que ces détails étaient exacts, lorsque madame de Lorsange voyageait en Italie. On connait les changemens opérés depuis, tant dans cette ville que dans les autres endroits de cette belle contrée. (Note ajoutée.)