Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/242

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rer à leur place, celle dont je donne le plan aussitôt, et pour laquelle j’obtiendrai bien aisément des revenus, qui par l’extinction des hôpitaux, demeureront sans destination[1]. Il y a vingt-huit de ces maisons-là dans la ville, poursuivit Ghigi, et neuf conservatoires contenant dix-huit cents jeunes filles pauvres, que vous imaginez bien que je comprends dans mes proscriptions ; il faut que tout cela brûle à la même heure ; ce seront trente ou quarante mille fainéans de sacrifiés… d’abord au bien de l’état… secondement aux plaisirs d’Olimpe, qui va mettre, sur cette affaire, cent mille écus comptant dans sa cassette ; troisièmement, à ma fortune, car avec ce que j’ai déjà, je deviens l’un des plus riches ecclésiastiques de Rome, si mon projet réussit. Il me paraît, dit Bracciani, que je suis, moi qui dois exécuter, le plus maltraité de tous ; car il ne vous est pas encore venu dans l’esprit de m’offrir seulement un sequin sur le grand profit que vous allez

  1. Ce projet fut réellement conçu pendant que j’étais à Rome ; il n’y a de changé que le nom des acteurs.