Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je ne croyais pas que tu cessasses sitôt ; quand je vais dans cette maison, c’est toujours pour vingt-quatre heures ; et je n’offre mon derrière aux fouteurs, que quand ils ont déchiré mon devant. Oui déchiré… je veux qu’on me mette en sang. Tu es délicieuse, mon ange, je n’ai jamais vu de femmes plus libertines que toi. Personne ne connait comme nous, cette chaîne d’égaremens secrets, qui conduit si bien à tout le reste ; je suis esclave de ces épisodes voluptueux ; je trouve qu’il en résulte chaque jour des habitudes charmantes, qui deviennent comme autant de petits cultes, de petits hommages qu’on offre à son physique, et qui échauffent considérablement l’esprit. Ces divins écarts, à la tête desquels il ne faut pas manquer de placer toutes les débauches de table, d’autant plus nécessaires, quelles enflâment le fluide nerval, et déterminent par conséquent la volupté ; ces légers écarts, dis-je, abrutissent insensiblement, et rendent les excès indispensables ; or, c’est dans les excès qu’existent les plaisirs. Que pouvons-nous donc faire de mieux que de nous maintenir toujours dans l’état qui les exige ? Mais il y a, con-