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redoute en moi ni la critique ni la trahison ; j’aime aussi tous ces légers délits, j’ai peut-être volé ces coquins-là plus que toi ; le vol est délicieux, mon ange, il fait bander ; je décharge moi, quand je fais de ces choses-là : il est bas de voler pour vivre, il est délicieux de le faire pour contenter sa passion. J’en avais trop fait avec Olimpe, pour appréhender quelques choses de ses indiscrétions : on peut, je crois, sans risques, convenir, d’un petit vol avec l’individu qui, dans un bien plus grand, nous servit de complice ; j’aime que tu me connaisses, dis-je à Olimpe, je suis flattée de la justice que, tu me rends ; oui, j’ai fait ce vol, j’ai de plus contribué à faire périr l’innocente sur laquelle j’ai fait retomber le soupçon, et cette réunion de petits crimes m’a fait bien voluptueusement décharger… Ah ! foutre, baise-moi, dit Olimpe… va, je suis digne de toi ; il n’y a pas un an que j’ai fait à-peu-près la même chose, et je connois toutes les voluptés qui résultent de ces petites lézions à la vertu… Écoute, nous devons bientôt souper chez le Pape ; Braschi doit se livrer avec nous à d’horribles excès ; tu verras à quel point ce chef suprême de l’é-