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puisque les bons procédés que nous avons pour vous ne servent à rien, il en faut essayer de plus durs. Vous connaissez les effets de la fustigation ? nous allons les essayer avec vous. À ces mots, il s’empare de moi, m’applique sur une machine assez étrange pour mériter une description particulière.

J’étais liée contre un mur, les mains en l’air et les pieds au plancher ; une fois-là, Bernis releva contre moi une espèce de tablette d’acier, semblable au banc d’une stale, et dont la partie qui touchait mon ventre, était aussi tranchante qu’une lame de rasoir. Pressée par cette tablette, vous imaginez bien que je rejettai mes reins en arrière ; voilà précisément ce que voulait Bernis : je n’avais jamais fait si beau cul. Armé d’une poignée de verge, le paillard commence à me flageller, mais sans aucune préparation ; et les coups qu’il me porte deviennent si violens, que le sang coule déjà sur mes cuisses. Vigoureusement pressée par l’infernale machine dont mon ventre était menacé, il me devenait absolument impossible, d’esquiver aucun des coups qui m’étaient portés ; l’essayais-je, je n’y parvenais qu’en me déchirant ; heureusement