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d’occuper pour nos orgies : tout se retire tout se ferme, nous restons seules. Comment tourmenterons-nous cette coquine, dis-je à Olimpe ? nous n’avons aucun instrument ici ; et en parlant j’examinais le corps de cette fille véritablement superbe ; je l’examinais à la lueur de deux bougies que je lui éteignis cinq ou six fois de suite sur les fesses, sur les cuisses, et sur les tetons. Olimpe m’imita ; nous nous amusons à brûler ainsi cette créature, une heure entre nous deux. Ensuite nous la pinçâmes, nous la piquâmes, nous l’égratignâmes ; absolument grises toutes les deux, nous ne savions plus ni ce que nous faisions, ni ce que nous disions ; nous vomissions ; nous battions la campagne, nous tourmentions la victime : la malheureuse jetait les hauts-cris ; mais les précautions étaient si bien prises qu’il était impossible de rien entendre. Je proposai à la Borghèse de pendre cette fille par les tetons et de la faire ainsi mourir entre nous deux à coups d’épingles ; Olimpe, dont les progrès étaient aussi rapides que les leçons, consentit à tout : le supplice, de cette infortunée dura plus de deux heures, pendant lesquelles nous nous