Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 8, 1797.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

brillans princes de l’Italie. Elise et Raimonde furent mes dames de compagnie, et Sbrigani crut plus avantageux à mes intérêts, de passer de ce moment-là, plutôt pour mon gentilhomme que pour mon époux.

Je fus faire mes visites dans une voiture superbe. J’avais des lettres pour le cardinal de Bernis, notre ambassadeur dans cette cour, qui me reçut avec toute la galanterie du charmant émule de Pétrarque.

Je fus de là chez la belle princesse de Borghèse, femme très-libertine, que vous allez bientôt voir jouer le plus grand rôle dans mes aventures.

Deux jours après, je parus chez le cardinal Albani, le plus grand débauché du sacré collège, et qui, dès le premier jour, voulut absolument que son peintre me peignit toute nue, pour orner sa superbe galerie.

Ensuite, chez la duchesse Grillo, femme charmante, ridiculement sacrifiée au plus maussade époux, et dont je devins folle des que je la vis. Mes connaissances particulières se bornèrent là, et c’est dans ce cercle délicieux où vous allez me voir renouveler