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maladies n’est-il pas sujet ? De quelle plus grande quantité de passions n’est-il pas victime ? Tout combiné, a-t-il donc bien réellement quelqu’avantage de plus ? Et ce peu d’avantage peut-il lui donner assez d’orgueil, pour croire qu’il doive éternellement survivre à ses frères ? O ! malheureuse humanité, à quel degré d’extravagance ton amour-propre t’a-t-il fait parvenir ? Et quand, dégagé de toutes ces chimères, ne verras-tu, dans toi-même, qu’une bête, dans ton Dieu, que le nec plus ultra de l’extravagance humaine, et dans le cours de cette vie, qu’un passage qu’il t’est permis de parcourir, au sein du vice, comme dans celui de la vertu.

Mais, permettez-moi d’entrer dans une discussion plus profonde et plus épineuse.

Quelques docteurs de l’église ont prétendu que Jésus descendit aux enfers. Combien de réfutation n’a pas souffert ce passage : nous n’entrerons pas dans les différentes dissertations qui ont eu lieu à ce sujet, elles seraient insoutenables, sans doute, à la philosophie, et c’est à elle seule que nous parlons. Il est de fait, que ni l’écriture, ni aucun de ses commentateurs, ne décide po-