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la potence. — Cela est vrai ; cette anecdote oubliée me rend mon courage ; patientons.

Rien au monde ne pouvait éteindre dans cette femme singulière, les feux du libertinage dont elle était dévorée. Le croiriez-vous, il n’y avait qu’un lit dans la chambre où l’on nous avait réléguées ; elle me proposa de nous y jeter toutes quatre, et de nous branler jusqu’à l’arrivée de Saint-Fond ; mais ne trouvant, ni dans mes femmes, ni dans moi, des dispositions assez tranquilles pour accepter ses extravagances, nous attendîmes, en causant, le résultat de cette funeste aventure.

M. de Saint-Fond sentit, comme Clairwil, l’inconvénient de faire attaquer le château de force, pendant que nous y étions ; la ruse lui parut préférable ; et voici celle qu’il employa, avant que d’en venir à des moyens violens.

L’exprès que nous avions envoyé, revint avec deux jeunes gens inconnus de nous, et tel était le contenu du billet qu’ils apportaient au vieillard.

« Un galant homme ne doit pas retenir des femmes pour une affaire qui ne regarde que des hommes. Délivrez celles que