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gie nécessaire à lui plonger un poignard dans le cœur… Abus perfides de la tyrannie !… Funestes dangers du despotisme ! ô peuple français, quand seras-tu révolté de ces horreurs ? quand, las de l’esclavage et pénétré, de ta propre force, lèveras-tu ta tête au-dessus des chaînes dont des scélérats couronnés t’environnent, et sauras-tu te rendre à la liberté que t’a destiné la nature ?…… Qu’on donne du papier à ces dames, et qu’elles écrivent.

Amuse-les, dis-je bas à Clairwil, et laisse-moi rédiger ce billet :

« Une affaire de la plus extrême importance vous appelle ici ; (mandai-je au ministre) suivez le guide que nous vous envoyons, et ne perdez pas une minute. »

Je montre la lettre, on la trouve bien ; alors, avec un crayon caché dans ma main, j’ai le tems, en faisant l’enveloppe, d’insérer promptement les mots suivans… « Nous sommes perdues, si vous n’accourez pas en force ; et c’est par force que nous écrivons ce qui précède. »

Le paquet, se ferme, un de nos conducteurs part, et l’on nous fait passer dans une chambre haute, ou l’on nous enferme avec