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lupté pour emblèmes, s’amuser de ses pleurs, bander à ses chagrins, s’irriter de ses bonds, s’enflammer à ses hauts le corps, à ces tordions[1] voluptueux qu’arrache la douleur à la victime molestée… faire couler son sang et ses larmes, s’en repaître, jouir sur son joli visage des contorsions de la douleur et des jeux musculaires imprimés par le désespoir, recueillir de sa langue ces flots pourprés, contrastant aussi bien avec la teinte des lys d’une peau douce et blanche, avoir l’air de se calmer un instant pour effrayer ensuite par de nouvelles menaces, et n’exécuter les menaces qu’avec d’autres recherches plus outrageantes et plus atroces encore, ne rien épargner dans sa colère et parcourir avec la même rage les parties les plus délicates… celles même que la nature semble n’avoir créées que pour l’hommage des sots… telles que la gorge ou l’intérieur du vagin… telles que le visage même, oh Juliette ! quelles délices ! n’est-ce donc point en quelque sorte envahir les droits du bour-

  1. Expression de Brantome, au même article que l’on va citer de lui tout, à l’heure.