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tion, comment dans ton intérieur as-tu eu l’occasion des délits capables de t’endurcir à ce point. — Un jour tu sauras tout cela, me répondit la supérieure en se levant. — Eh pourquoi ces retards ?… crains-tu ? — Oui, de te faire horreur. — Jamais, jamais. — Et la compagnie qui se fit entendre empêcha Delbène de m’éclaircir sur ce que je brûlais de savoir. Chut, chut, me dit-elle, pensons au plaisir maintenant… Baise-moi, Juliette ; je te promets ma confiance un jour ; mais nos amies parroissent, il faut que je vous les peigne.

Madame de Volmar venait de prendre le voile, il y avait environ six mois. À peine âgée de vingt ans, grande, mince, élancée, fort blanche, les cheveux châtains, et le plus beau corps possible ; Volmar, douée de tant de charmes, était avec raison une des élèves les plus chéries de madame Delbène, et après elle la plus libertine de toutes les femmes qui allaient assister à nos orgies.

Ste. Elme était une novice de dix-sept ans, d’une figure charmante, très-animée, de beaux yeux, une gorge moulée, et l’ensemble excessivement voluptueux. Elisabeth et Flavie étaient deux pensionnaires, dont