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rément, monsieur, je suis prête à vous obéir, répondis-je avec humilité. — Quoi, d’honneur tu le peux ?… Fille adorable, ce service est en ta puissance ?… Ah ! je n’aurai jamais si bien déchargé.

Dès en entrant dans ce cabinet, j’avais remarqué sur le bureau un paquet assez volumineux, contenant, à ce que j’imaginais, des choses qui pouvaient devenir très-utiles à l’amélioration de ma fortune ; m’en emparer avec adresse, était devenu le premier vœu de mon cœur, aussitôt que je l’avais apperçu. Mais comment faire, j’étais nue, où fourrer ce paquet, presqu’aussi gros que mes deux bras, quoi qu’assez court, à la vérité. Monsieur, dis-je à Mondor, est-ce que vous n’appelez personne pour nous aider ? Non, dit le financier, je goûte seul cette dernière jouissance ; j’y mets des épisodes si lubriques, des détails si voluptueux… — Oh ! n’importe, n’importe, il nous faut quelqu’un. — Tu crois, mon ange. — Assurément monsieur. — Eh bien, va voir si toutes ces femmes sont parties ; si elles ne le sont pas, fait venir la plus jeune, son cul m’a fait assez bien bander, et c’est de toutes, celle que je desire le plus. — Mais monsieur, je ne connais pas