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l’une d’elles devient enceinte, l’enfant est étouffé au moment de sa naissance, tant il est vrai qu’il existe des peuples assez sages pour sacrifier à leurs plaisirs les loix futiles de la population. Cette même société, à quelque différence près, existe à Constantinople[1].

Les nègres de la côte de Poivre et de Riogabar prostituent leurs femmes à leurs propres enfans.

Zingha, reine d’Angole, avait fait une loi qui établissait la vulgivaguibilité des femmes. Cette même loi leur enjoignait de se garantir de grossesse, sous peine d’être pilées dans un mortier ; loi sévère, mais utile, et qui doit toujours suivre la défense des liens et la communauté, afin de mettre des bornes à

  1. Elle a lieu en Perse. Les Brames se réunissent également entre eux, et se livrent réciproquement leurs femmes, leurs filles, et leurs sœurs.
    Chez les anciens Bretons, huit ou dix maris se rassemblaient, et mettaient leurs femmes en commun ; les intérêts, les partis différens s’opposent chez nous à ces trafics, délicieux. Quand serons-nous donc assez philosophe pour les établir ?