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ment à leur tour, ils fassent comme leurs parens.

Voyez, d’après ces principes, ce qu’est maintenant l’adultère, et s’il est possible ou vrai qu’une femme puisse faire mal en se livrant à qui bon lui semble. Voyez si tout ne subsisterait pas également, même avec l’entière destruction de nos loix. Mais, d’ailleurs, sont-elles générales, ces loix ; tous les peuples ont-ils le même respect pour ces liens absurdes ? Faisons un examen rapide de ceux qui les ont méprisés.

En Laponie, en Tartarie, en Amérique, c’est un honneur que de prostituer sa femme à un étranger.

Les Illiriens ont des Assemblées particulières de débauche, où ils contraignent leurs femmes à se livrer au premier venu, devant eux.

L’adultère était publiquement autorisé chez les Grecs. Les Romains se prêtaient mutuellement leurs femmes. Caton prêta la sienne à Hortensius qui desirait une femme féconde. Cook découvrit une société à Othaïti ou toutes les femmes se livrent indifféremment à tous les hommes de l’assemblée. Mais si