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résulter que des malheurs. O vous ! qui vous mêlez de gouverner les hommes, gardez-vous de lier aucune créature. Laissez-la faire ses arrangemens toute seule, laissez-la se chercher elle-même ce qui lui convient, et vous vous appercevrez bientôt que tout n’en ira que mieux. Quelle nécessité y a-t-il donc, diront tous les hommes raisonnables, que le besoin de perdre un peu de semence me lie à une créature que je n’aimerai jamais ; de quelle utilité peut-il être que ce même besoin enchaîne à moi cent infortunées que je ne connais seulement pas ? Pourquoi faut-il que ce même besoin avec quelque différence pour la femme, l’assujetisse à une contrainte, et à un esclavage perpétuel ? Eh quoi, cette malheureuse fille brûle de tempérament, le besoin de se rassasier la consume, et vous allez, pour la satisfaire, lier son sort à celui d’un homme… peut-être fort loin du goût de ces plaisirs, et qui, on ne la verra pas quatre fois dans sa vie, on ne se servira d’elle que pour la soumettre à des plaisirs dont le partage deviendra impossible à cette jeune personne. Quelle injustice de part et d’autre, et comme elle est évitée en abrogeant vos