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quel dit que les résultats d’un mouvement quelconque sont divers entre eux, et qu’ils s’augmentent ou s’affaiblissent en raison de la vigueur ou de la faiblesse des poids qui donnent le branle au mouvement ; vous vous persuaderez, dis-je, par ce principe, qu’il n’existe plus rien de merveilleux dans la construction de l’homme, quand on vient à le comparer aux espèces d’animaux qui lui sont inférieurs ; de quelque manière que l’on s’y prenne, on ne voit que de la matière dans tous les êtres qui existent. Quoi ! Direz-vous, l’homme et la tortue sont une même chose. Non, certes, leur forme est différente ; mais la cause du mouvement qui les constitue l’un et l’autre, est très-certainement la même chose : « [1] Suspendez un pendule, au bout d’un fil, à ce plancher ; mettez-le en mouvement : la première ligne que décrira ce pendule, aura toute l’étendue que permettra la longueur du

  1. Nous ne nous cachons point d’emprunter cette savante comparaison d’un homme de beaucoup d’esprit ; c’est pourquoi nous la différencions du texte par des guillemets. Nous userons de ce procédé par-tout où nous nous permettrons de joindre à nos idées, celles des autres.