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méchans ; ses dens belles, et de l’esprit dans tous les traits. Sa taille, bien prise, était au-dessus de la médiocre ; et l’aiguillon de la lubricité, d’une taille bien rare assurément, joignait à la longueur d’un pied plus de huit pouces de circonférence. Cet instrument, sec, nerveux, toujours écumant, fut en l’air pendant les cinq ou six heures que dura la séance, sans s’abaisser une minute. Il n’existait aucun homme si velu ; on eût dit que c’était un de ces faunes que la fable nous peint ; ses mains sèches et dures étaient terminées par des doigts dont la force était celle d’un étau ; son caractère était brusque, méchant, cruel ; son esprit tourné à une sorte de sarcasme et de taquinerie, faits pour redoubler les maux où l’on voyait bien qu’une pauvre fille devait s’attendre avec un tel homme.

Pour Eulalie, il suffisait de la voir pour juger de sa naissance et de sa vertu ; rien n’égalait les scélératesses exécutées par l’évêque pour la conduire en ses filets ; elle possédait avec une candeur et une naïveté enchanteresses, une des plus délicieuses physionomies qu’il fût possible de voir. Eulalie, à peine âgée de seize ans, avait une figure de vierge ; son innocence et sa pudeur l’embellissaient en-