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de m’entendre outrager ainsi. Monstre, assouvis ta rage ; mais respecte au moins mes malheurs. Roland, furieux, la saisit ; il la couche sur le canapé, les cuisses très-ouvertes, le vagin baillant, et bien à sa portée. Puis, poursuivant ses indignes sarcasmes : Temple de mes anciens plaisirs, s’écrie cet infâme ; vous qui m’en procurâtes de si délicieux quand je cueillis vos premières roses, il faut bien que je vous fasse aussi mes adieux… L’indigne… il y introduit ses ongles, et farfouillant avec, plusieurs minutes, dans l’intérieur, pendant lesquelles Suzanne jetait les hauts-cris, il ne les retire que couverts de sang. Ne croyant pas avoir fait assez de mal, il y fait pénétrer une grosse aiguille, et la lance jusqu’à la matrice. Le sang ruisselait à bouillons ; il le faisait couler sur son vit, et voulait que Justine vînt baiser ce vit, inondé du sang de sa compagne. Rassasié de ces horreurs, et sentant bien qu’il ne lui était plus possible de se contenir : Allons, dit-il, allons, chère Justine, dénouons tout ceci par une petite scène du jeu de coupe-corde[1] ;

  1. Ce jeu, qui a été décrit plus haut, était fort en usage chez les Celtes, dont nous des-