cher de cet homme, et de lui prodiguer ses secours. Elle vole à lui, lui fait respirer quelques gouttes d’eau spiritueuse, et jouit enfin de toute la reconnaissance de l’infortuné qu’elle soulage. Plus ses soins réussissent, plus elle les redouble : un des seuls effets qui lui restent, une chemise… elle la met en pièces pour étancher le sang du blessé ; ces premiers devoirs remplis, elle lui donne à boire quelques gouttes de cette même liqueur spiritueuse. Le voyant tout-à-fait remis, elle l’observe, quoiqu’à pied, et dans un équipage assez leste, cet homme ne lui paraît pourtant pas dans la médiocrité ; il avait quelques effets de prix, des bagues, une montre, des boîtes, mais tout cela fort endommagé par son aventure. Quel est, dit-il, dès qu’il peut parler, quel est l’ange bienfaisant qui me secoure ? et que puis-je faire pour lui témoigner toute ma gratitude ? Ayant encore la simplicité d’imaginer qu’une ame, liée par la reconnaissance, doit lui appartenir en entier, l’innocente Justine croit pouvoir jouir du doux plaisir de faire partager ses pleurs à celui qui vient d’en verser dans ses bras ; elle l’instruit de ses revers, il les écoute avec intérêt, et, quand elle a fini le récit de la dernière catastrophe qui vient
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