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mens de l’honneur et de l’amour. — L’amour, l’amour. Séraphine, que dis-tu de cette pucelle qui s’imagine qu’on lui doit de l’amour, parce qu’on a foutu son derrière ? Apprends, putain, qu’on tire ce qu’on peut d’une créature comme toi ; mais qu’on ne l’aime point, on s’en dégoûte, et on la sacrifie : femmes, Voilà votre lot… Quoiqu’il en soit on lui fait donc grâce. — Oui, dit Séraphine, elle est sous ma garde, et je te réponds que je ne la lâcherai pas. Je l’aimerais mieux au caveau des morts, dit ce monstre, en se remettant à foutre un petit garçon qu’il tenait dans ce moment-là.

Dès-lors Justine fut chargée des plus vils soins. Absolument subordonnée à Séraphine, elle en devint en quelque façon la servante ; et comme Gareau lui retirait sa protection, elle devint le plastron des débauches publiques. On afficha dans le souterrain, que Justine n’étant plus la maîtresse de Gareau, se livrerait indistinctement à tous ceux qui voudraient d’elle, et que le moindre refus de sa part serait sévèrement puni. Ce qu’il y a de fort plaisant, c’est que Gareau fut le premier qui se présenta. Viens, coquine, lui dit-il, tout en voulant faire vexer ta personne,