Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dorothée, vous êtes une créature charmante ; je veux que nous renouvellions nos plaisirs. — Je vous en ferai goûter de toutes les espèces, monsieur, répondit Dorothée, plus nous nous connaîtrons, mieux nous nous conviendrons ; je m’en flatte.

Tous deux furent rejoindre la société. Justine seule resta chez sa maîtresse.

Les autres acteurs n’étaient point restés dans l’inaction pendant la scène qui venait de se passer ; mais, moins lestes que le frère de Gernande, moins pressés du besoin de perdre, ils n’en étaient encore qu’aux préliminaires, quand ils furent rejoints par Verneuil et par Dorothée. D’Esterval, Bressac et Gernande étaient chez madame de Verneuil ; les trois scélérats avaient fait déshabiller cette pauvre femme, sans lui donner le tems de se reposer du voyage. Le féroce Gernande persuadait à sa belle-sœur, qu’une saignée lui serait fort nécessaire, et servirait à la rafraîchir. On allait y procéder, quand les acteurs dont nous venons de peindre les ébats, entrèrent chez madame de Verneuil. Cette belle femme, déjà nue, convainquit ceux d’entre les hommes qui ne la connaissaient pas, qu’il n’existait effectivement pas sur la terre une plus sublime